André CONTE-SPONVILLE est un de mes auteurs préférés. J’ai avalé son « Petit traité des grandes vertus » avec délectation.

Mais voila que l’actualité remet en question le premier chapitre de cet ouvrage sur la politesse.

Jusqu’à ce matin, je pensais que ce premier chapitre devait être donné à lire à tous les adolescents. Mais si on y réfléchit un peu, les élucubrations des intégristes du féminisme, Sandrine ROUSSEAU en tête, remettent en cause tout ce qui est écrit dans ce chapitre.

La politesse, selon André COMTE-SPONVILLE est le signe de l’attention qu’on porte à l’autre. Tout ce qu’on appelle encore aujourd’hui la galanterie, le savoir-vivre, la vie en société est affublé d’un nouvel oxymore : « sexisme bienveillant ».

En effet, céder le passage à une représentante de la gente féminine, selon les experts, n’est plus un signe de savoir-vivre, de galanterie ou de politesse. Cette attitude induit que l’on considère l’autre en position de faiblesse. Complimenter une collègue de travail est aussi un acte sexiste. A ce train là, Pierre de RONSARD aurait fini au tribunal pour avoir écrit « Mignonne, allons voir si la rose ».

La lutte indispensable pour l’égalité des droits est décrédibilisée par les comportements irresponsables de militants qui ne connaissent pas la tempérance.

Bien sûr qu’il faut lutter contre toute discrimination! bien sûr que chaque personne mérite le respect! Mais faut-il pour cela être dans l’outrance ? Dans la négation des spécificités des individus ?

Comment cela se traduit dans l’entreprise ?

Nous travaillons en équipe, devons-nous nous demander si la manière dont nous avons salué nos collègues ce matin était conforme à cette idéologie wokiste ?

Devons nous perdre notre temps à réfléchir si nous devons tenir la porte à notre collègue et passer pour un horrible sexiste, ou bien lui laisser partir la porte dans la figure et passer pour un goujat ?

Devons nous complimenter une collaboratrice pour un travail réalisé et être soupçonné d’avoir eu des pensées malveillantes ou ne rien dire et générer chez elle une frustration ?

Ces activistes ne réalisent pas qu’il est déjà très compliqué pour les Délégués Syndicaux d’obtenir des progrès pour réduire les inégalités. S’il faut encore changer les règles de la vie dans notre société, comment vont-ils s’en sortir ?

J’ai cité plus haut Sandrine ROUSSEAU parce qu’elle est dans l’actualité aujourd’hui. Mais ce n’est malheureusement pas la seule.

Si l’enfer est pavé de bonnes intentions, il doit y avoir une autoroute.

Comme dans un article précédent sur la manière de s’habiller au bureau, il faut adapter son langage et ses attitudes au collectif de l’entreprise.

Ce qui est un trait d’humour accepté ici, peut être choquant ailleurs.