J’ai assisté hier à la remise du prix du livre sur le monde du travail, organisé par le Toit Citoyen au SalonsCE de Paris.
Cet évènement, parrainé par Jean AUROUX, ministre du Travail en 1982, sponsorisé par le Groupe ALPHA a tout son sens sur ce salon.
Dans la catégorie « Témoignage » le prix a été décerné à « Ceux qui trop supportent » d’Arno BERTINA chez GALLIMARD
Cet ouvrage raconte la lutte des salariés de GM&S à la Souterraine dans la Creuse.
En bref, comment au nom de la rentabilité on ferme une entreprise en laissant les salariés sur le carreau.
Ce combat en rappelle d’autres: le THE l’ELEPHANT à Gèmenos (13), ABBELIA Décors à ABBEVILLE (80), TRAMIER à Vitrolles (13) et tant d’autres.
J’ai été saisi par l’émotion lorsque Stéphane LEDORMAND ancien salarié de GM&S a raconté son parcours et la lutte des salariés à Paris devant le Showroom Renault et les locaux de PSA.
L’émotion a été à son paroxysme lorsqu’il a évoqué le décès d’un de ses camarades de lutte.
Les membres du jury aussi étaient très émus: Jean AUROUX, Ministre du Travail en 1982, avait des sanglots dans la voix lorsqu’il a expliqué pourquoi ce livre avait obtenu son suffrage.
Pierre FERRACCI, dans son intervention, a mis en garde, comme il l’avait fait sans son interview sur Webscran, sur la rapidité avec laquelle on met en place la transition écologique. Cette transition se fait au mépris du dialogue social et, côté environnement, il n’est pas convaincu que l’empreinte carbone laissée par la fabrication des batteries et leur transport depuis la Chine soit vraiment moins élevée.
Les nombreux élus présents pour cet évènement phare du SalonsCE qui devient SolutionsCSE ont appris beaucoup sur leur rôle de représentants du personnel.
J’ai noté, durant le verre de l’amitié qui a clôturé l’évènement que ceux qui avaient été dans la tourmente ont envoyé des messages d’espoir à ceux qui sont dans l’entreprise.
Il faut être attentif aux messages envoyés par la communication des politiques sur l’état du dialogue social. Le constat que l’on fait dans les entreprises au quotidien est moins rose.
La période que nous traversons, qui conjugue sortie de crise sanitaire et guerre en Ukraine, va accroitre la crise économique et sociale. Combien de GM&S allons nous connaitre dans les mois qui viennent ?
Le gouvernement issu des élections du mois d’avril prendra-t-il en compte la proposition de loi rédigée par les salariés de cette boîte ? Rien n’est moins sûr.
Nombre de parlementaires ont été contactés et personne n’a voulu soutenir ce projet. Pourtant beaucoup ont été sollicités de LREM au PCF. Aucun écho.
Alors je me pose des questions sur la volonté des candidats à la présidentielle de vouloir changer les choses.
Cet évènement a rassemblé à lui seul le contenu de tout ce salon. La présence du ministre du travail pour remettre le prix lui aurait peut-être appris ce qui se passe dans les entreprise en France aujourd’hui.