Le slogan « travailler plus pour vivre mieux » a autant de mal à prendre dans l’opinion que celui de « travailler plus et vieux ». Rien d’étonnant, qui peut le croire ? 

Reporter l’âge de départ à 64 ou 65 ans représente de sérieuses économies :
  •  d’un côté, moins de dépenses avec moins de pensions versées et
  • de l’autre, plus de recettes si les salariés sont contraints de travailler et donc de cotiser plus longtemps. Vraiment ?

Vraiment ?

Encore faut-il que le travail donne lieu au versement d’un salaire assujetti à cotisations ! Ce n’est pas avec des primes et des heures supplémentaires défiscalisées que les retraites de demain seront financées. 

Bref, avant de programmer une réduction de notre « reste à vivre », puisque l’espérance de vie, notamment celle en bonne santé, ne progresse pas, ne serait-il pas plus sain que les retraites soient financées par des salaires plus élevés et les cotisations qui vont avec ? Une piste qui n’a pas l’air d’être explorée par ceux qui privilégient le travail d’un plus grand nombre plus longtemps d’une part, la rémunération aléatoire plutôt que le salaire récurrent d’autre part. 

L’année 2023 s’ouvre sur la perspective d’une inflation record en mars.

L’application dès février d’une réforme de l’assurance chômage sévère et la promesse d’une réforme des retraites après l’été. Mais comme nous sommes encore en période de vœux, formulons ceux de véritables NAO dans les entreprises qui en ont les moyens.

Résistons à la promesse du « travailler vieux » à la hauteur des enjeux sociétaux. 

Ronan Darchen,

ALINEA 

et

Webscran est assez d’accord