Violences conjugales: pourquoi pas le congé payé ?
Les actions féministes sont plus actives dans la rue, les médias et les réseaux sociaux que dans le quotidien. Nous sommes en France très en retard sur ce que d’autres pays font.

Comment une victime de violences peut échapper à son bourreau si elle doit retourner à une adresse connue de son agresseur ?

la Nouvelle Zélande, le Canada et les Philippines ocrtoient 10 jours de congés payés aux salariées qui tentent de se libérer de leur enfer. L’italie fait mieux: l’arrêt de travail peut atteindre 3 mois.

Une entreprise mondiale, Facebook accorde à toutes et tous leurs salarié-e-s 20 jours d’arrêt de travail payés.

En effet, il faut le temps de s’organiser, de se remettre psychologiquement, de financer ce que l’on peut assimiler à une « cavale ».

En France, à ma connaissance, une entreprise est en pointe, Groupe EDF.

Des actions de sensibilisation sont organisées pour détecter. Les IRP, la DRH et les assistantes sociales sont vigilantes.

Un process très précis est proposé à chaque acteur du dialogue social dans l’entreprise.

Le nombre de féminicides est en croissance constante depuis des années. Pourtant, une grande partie de ces drames pourraient être évités. 

Il apparaît qu’un grand nombre de ces victimes étaient dans l’emploi. Alors, un peu d’attention des collègues de travail et un process de remontée de l’information aurait pu aider.

C’est pour cela, qui y a quelques années Webscran a imaginé  #aidetacollegue. Avec Blandine METAYER, marraine de l’operation et des personnalités sensibilisées au sujet, nous essayons de sensibiliser les IRP et les DRH.

Nous n’avons pas résolu le problème dans sa totalité, néanmoins, nous avons pu intervenir dans certains cas.

Par exemple, chez notre partenaire Groupe EDF, aprés qu’une salariée nous a interpellé sur LinkedIN, des dispositions ont été prises dans les 48 heures.

Mais pour agir, il faut l’info. Il faut aussi un réseau important.

L’organisation d’une telle opération, ne coûte pas grand chose.

De plus, elle participe à :
  • l’amélioration de la QVCT
  • l’amélioration de la marque employeur
  • le sentiment d’appartenir à un collectif
  • la necessité d’être bienveillant

Alors, pourquoi ne pas faire de la protection des victimes de violences conjugales parmi vos salarié-e-s une opération de rentrée ?

Comment faire ?
  • afficher #aidetacollègue dans l’entreprise 
  • choisir votre propre appelation pour l’opération
  • le mettre à l’ODJ du prochain  CSE (que vous soyez IRP ou DRH)
  • vous rapprocher d’une structure qui l’a mise en place
  • former des référents

Pour se faire, vous pouvez vous rapprocher de la Police nationale qui est sensibilisée depuis le Grenelle des violences conjugales et qui a des conseils à donner.

Comme c’est une mission de service public, cela ne vous coûtera rien.

L’utilisation du visuel #aidetacollègue est libre de tous droits. Chaque salarié peut montrer qu’il est à l’écoute en l’affichant sur son bureau, en fond d’écran d’ordinateur, etc..

En conclusion, la prise de conscience de la nécessité de lutter contre les violences conjugales doit être l’affaire de tous. Si nous voulons qu’au plus haut niveau, le sujet soit pris en compte dans sa globalité, nous devons agir autour de nous pour montrer le chemin.

Comparée à toutes les actions que vous mettez en place dans une année, celle ci a certainement le meilleur rendement. Ne vous dites pas que vous n’êtes pas concernés, l’expérience montre qu’il y a des victimes de partout.

Toutes ne sont pas en danger de mort, certes, mais les souffrances existent là où on ne les attend pas.

Faites nous savoir si vous allez mettre en place #aidetacollègue par simple mail ou communication sur les réseaux sociaux.